La Beauté…

"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."

René Char
Feuillets d'Hypnos

                                             ***

                       "Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."

             Gianni Celati
L'almanach du paradis

                                                         ***


                                             "La beauté n'est pas dans les choses,
                                              elle est en nous
                                             dans notre regard…"

                                                                                   François Cheng
                                                                                    Cinq méditations sur la beauté

vendredi 16 décembre 2011

Kenya, Tanzanie, Zanzibar…


Nous allons traverser le Canal du Mozambique qui nous sépare du continent africain ! Nous partons pour une grande aventure de trois semaines !

Nairobi, Lac Nakuru, Lac de Bogoria, Massaï-Mara, Lac Victoria, Serengeti, Ngorongoro, Tarangire, Arusha, Kilimandjaro, Amboseli, Tsavo Ouest, Tsavo Est, Mombasa, Zanzibar : ces noms vont fleurir notre "Voyage de Noces"…

À Toutes et à Tous, Joyeux Noël et à l'année prochaine…

jeudi 8 décembre 2011

M'manga…

Au moins trente variétés de mangues à Mayotte. Originaire d'Asie tropicale, le manguier (arbre sacré) aurait été introduit à Mayotte pour recoloniser le sol suite aux incendies.

L’an dernier, il nous arrivait d’être réveillés par la chute des mangues sur le seuil du chalet ! Le manguier croulait sous le poids des fruits… 2011 n’est pas une année à mangues ! Les rares fruits finissent en délicieuses salades de fruits (avec de la papaye, des fruits de la passion, des bananes, rhum, fleur d’oranger, vanille, cardamome,…) ou en délicieuses confitures.

Verte, la mangue est aussi utilisée à Mayotte dans la composition des achards (sauce piment), elle est consommée dans certains plats ou encore en jus de fruit pour des cocktails exotiques.

Et la mangue peut fournir la totalité de l'apport journalier recommandé en fer, en ß-carotène, en fibres, en vitamines C et E, ce qui lui confère la palme de la protection contre les attaques des radicaux libres. Les manguiers, respectons les ! Ils sont plus utiles debout que couchés !

Pour en savoir plus : www.cariboudagoni.fr/

lundi 5 décembre 2011

Sania, Matin brun et Randonnée de contes…

Alors que les pluies tropicales s'amusent avec nos projets (l'Apéro contes sur l'Îlot Blanc de ce dimanche, a été reporté), ce week end a été placé sous le signe des mots !

Sania, un recueil de poèmes tout frais de Sadani : ce poète comorien était là samedi soir chez Fred à Passamaïnti et nous a régalé de ses mots roulés dans les vague du Canal du Mozambique…
« Je déplace alors les lieux vers la fronde des refus »

Matin brun, nouvelle de Franck Pavloff, tirée à plus de 1 500 000 exemplaires depuis 1998 ! Accompagné de Patrice au gaboussi, j'ai pu offrir à nouveau ce texte toujours d'actualité ! Nous projetons de l'offrir dans différents lieux de l'île…

Randonnée de contes : samedi après-midi, Lucienne et Malou ont emmené plus de soixante enfants et leurs parents, sur les chemins du conte, à l'IFM de Dembéni… À renouveler !

jeudi 1 décembre 2011

Mayotte se rebelle !



C'est après avoir vu l'excellent documentaire : «Un aller simple pour Maoré» (Bienvenue en Françafrique, 2009) d'Agnès Fouilleux que nous avons cherché à en savoir davantage sur la crise qui a secoué Mayotte durant sept semaines.
L'éclairage apporté par Pierre Caminade (auteur aussi de : Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale, Agone, 2003, Les "Dossiers noirs" d'Agir ici & Survie) est intéressant ! Voici le début d'un article de lui daté du 07 novembre 2011 sur la crise récente (et loin d'être réglée !).


Le mouvement social qui ébranle Mayotte depuis plusieurs semaines révèle l’envers du décor de la départementalisation.
Entamé le 27 septembre, ce mouvement social réclame simplement la baisse des prix des produits de consommation courante, leur alignement sur ceux pratiqués à La Réunion. (…)


La suite sur :

http://survie.org/billets-d-afrique/2011/207-novembre-2011/article/mayotte-se-rebelle

lundi 21 novembre 2011

Contes et Kayak dans la mangrove de Tsingoni…

Rendez-vous à 9h 00 sur la plage de Sohoa sur la côte ouest. Conduits par Monique et Ben, les kayaks affrontent les premières vagues face au vent du Nord. Direction la mangrove de Tsingoni !

Avec la marée haute, nous allons pouvoir remonter la petite rivière… Dépaysement total : les palétuviers nous saluent, les martins pêcheurs nous accueillent, les lumières jouent avec les ombres… En tête, lentement, Malou et Lucas avancent puis se posent dans une « crique végétale » : Malou hésite à interrompre la beauté du silence… les mots surgissent et glissent sur les eaux endormies…
La mangrove s'émerveille !

mercredi 16 novembre 2011

Les 210 marches d'Acoua…


« Randonner, c’est conquérir le hasard »


« Acoua ça tient le bonheur ! »…
Une rando dans la végétation tropicale, avec des amis joyeux et délicieux !
Des arrêts boisson et raisins secs et photo au sommet après avoir gravi 210 marches.
Et quelles marches ! 210 marches pour géant !
Mais de là-haut, une vue époustouflante sur les îlots du Nord !


« Acoua ça tient le bonheur ! »
Un pique nique parfumé au chocolat (à la fleur de sel, si !) et au cake aux fruits de la passion sur la plage de Tanaraki !
Et une baignade : « Ça y est elle est encore partie jusqu'au bout du monde alors qu'elle vient de me dire qu'elle avait très faim ! »

« Acoua ça tient le bonheur ! »
Rentrer chez soi, dans son nid d'amour avec plein de lumières du lagon dans les oreilles et de chants d'oiseaux dans les yeux, riches de ces sourires et de ces partages sur la plage, sur les chemins…
Et se régaler d'une belle assiette de pennes à la crème de coco et d'un verre de rouge du Portugal !
Et s'endormir, le corps rassasié de dénivelés jusqu'au petit matin !

Poursuivons allègrement
ces beaux moments d'Amitié !

Forêt d'arbres noueux
aux troncs enchevêtrés
dont les racines s'accrochent
à la crinière des mousses

l'oiseau de lumière frêle
sous un dais de fougères
s'est éclipsé si vite
au fait existe-t-il


Yves Moatty

lundi 14 novembre 2011

Crise sociale et tronçonneuse…

J'ai pris racine au bord du fossé
promis à un bel et grand avenir
sur ce confetti de l'Océan Indien
comme les manguiers et baobabs
j'espérais devenir centenaire

un peu partout sur les routes
armés de tronçonneuses
ils ont surgi dans la nuit pour
"soutenir" le mouvement social
né le jour de la Saint Côme

ces arbres, une des richesses
de cette île magnifique, attendaient
juste les pluies des mangues
ma sève nouvelle ne servira pas
à nourrir les espoirs mahorais…


Des dizaines, des centaines d'arbres
jeunes et centenaires ont été abattus
sauvagement sur les routes mahoraises
De quoi étaient-ils coupables ?

jeudi 10 novembre 2011

Bénara et Bépilipili en… sept heures !

Notre chalet est à leurs pieds. Nous pouvons les voir le matin rosir avec les premières lueurs du jour. Le soir, leurs ombres chinoises se dessinent sur les camaïeux orangés du couchant.

Ce dimanche là, dès 8 h, guidés par Pascal, nous partons « escalader » les sommets culminants de l’île : les Monts Bénara (660 m) et Bépilipili (643 m). Avec Yolane, Marie & Francis, Patricia & Olivier, nous démarrons de Florence (à 24 m d'altitude !).

Nous suivons d’abord le lit du Hajangoua avec ses chaos rocheux et ses orgues basaltiques : rappel des origines volcaniques de l’archipel. Nous avançons joyeusement à l’ombre dans la réserve forestière : la pente est douce jusqu’au col d’Andilabé (344 m).

Puis les arrêts « eau et fruits secs » s’intensifient : la pente forcit mais nous ne voyons toujours pas les sommets cachés par les feuillages… La troupe s’étire et maudit les escaliers de bois : « C'est le Bépasmarrant ! » peut-on entendre dans la dernière ligne droite. La sueur inonde les visages.

Ouf, voilà, nous sommes au sommet du Bénara . Le temps de la photo, quelques carrés de chocolat miraculeux et nous suivons la crête jusqu’au Belipili. La descente s’amorce, s’étire jusqu’à Hajangoua. Nous traversons un champ de ylang-ylang et apercevons Florence noyé dans la verdure. Nous y arrivons à 15 h ! Sept heures ! Pascal sourit : « C’est bien ! On peut aussi le faire en 3 h ½ avec un bon entraînement ! »

mercredi 9 novembre 2011

À ma Femme, Ange, Muse, Princesse…

Cueillir

aux premiers frissons du matin
je cueille Ton sourire
sur l’oreiller endormi

aux premières lueurs du matin
je cueille Ta beauté nue
sous l’eau émerveillée

aux premiers appels du matin
je cueille Ta silhouette
sur le chemin enchanté

aux premiers escaliers du chalet
je cueille trois roses blanches
pour Ton prochain retour

et T’accueillir, Amour…

jeanPol

09 novembre 2011

mardi 8 novembre 2011

LoLa : bYe-bYe MayoTTe…

Et maintenant je vois
la joie dans Tes yeux
inondés du bleu du lagon

par delà les océans
et la course des nuages
Tu portes un regard horizon

Et maintenant je vois
les beautés à venir
au delà des songes

Tu vogues et voles
vers Toi et les Autres
avec Tes plus beaux chants
Tes chants d'Amour…

Ton papyLLon des isles

lundi 7 novembre 2011

Magie d'un soir sur l'Îlot de Sable Blanc…


Apéro Contes
sur l'îlot de Sable Blanc…


Tout est réuni pour la réussite de ce moment magique : temps idéal, mer calme, marée très favorable, 14 aventuriers embarquent sur un Seabluesafari avec Nils pour skippeur, à 16 heures pile !

Direction le sud du lagon : la pointe de Saziley et son îlot de Sable Blanc ! Chacun est recueilli devant
l'inconnu, le regard porté par les vagues… La silhouette de Grande Terre est déjà dans les lumières du couchant !

Accostage tout en douceur sur la langue de poudre de corail ; l'eau transparente nous invite à voguer au-dessus des coraux… Bref salut aux poissons et aux tortues…

La lumière décline avec tendresse entre les nuages légers et Nils a déjà dressé le buffet ! La magie commence, les yeux pétillent avec les saveurs du punch, les bougainvillées, les flambeaux…


L'astre vermillon s'est déchiré à l'horizon… Rendez-vous avec la poésie de l'Île au sourire (textes inédits de Yves Moatty), La Légende de l'Îlot Blanc et le conte Le Miracle du lagon ; Malou la conteuse enchante les cœurs d’enfant présents…

Silence et beauté ont rendez-vous sur ce minuscule confetti, communion avec l'immensité…


Retour vers la terre dans la nuit : glissade sur la trace d'une étoile filante…

jeudi 3 novembre 2011

Mariage sur un confetti…


c'est là
au centre de nulle part
que toujours va le cœur


Yves Namur


au baiser de l'instant
être seul avec Toi
et te goûter cent fois
sans que cesse l'instant

sentir vibrer Ton corps
et écouter Ton cœur
qui bat plus fort en moi
sans que cesse l'instant

plonger dans Ton regard
et Te voir par Tes yeux
savourer sur Tes lèvres
la pulsation de l'être

au baiser de l'instant
être seul avec Toi
et Te goûter cent fois
sans que cesse l'instant

Yves Moatty


Témoins de Malou :
Djamilat & Gussie

Témoins de JeanPaul :
Olivier & Dominique

mercredi 2 novembre 2011

Toussaint au Mont Choungui !


«Vous êtes super et le paysage aussi ! Cet endroit est magnifique et si un jour je viens à Mayotte j'aimerais bien y aller, ce serait chouette !»

Tels étaient les mots de LoLa cet été, en découvrant notre journée Chougui avec Philémon, Virginie, Jean Lou et Adrien ! Et ce 1er novembre nous sommes repartis en direction du Mont Chougui ! Avec Yolane, Marie et Francis, Patricia et Olivier. Ascension joyeuse entre racines et rochers pris à pleines mains pour se hisser vers le sommet !


Très vite des vues magnifiques s’offrent à nos regards : l’îlot M’Bouini et du lagon plein les yeux avec sa dentelle blanche sur la barrière de corail ! Et au sommet, toujours l’émerveillement à 360° sous une lumière changeante ! La table d’orientation devient une table à collation avant la séquence photo et la descente pas si facile ! Et comme en juillet, direction le restaurant La Perle du Sud à Kani-Kéli ! Là surprise/surprise une bouteille de champagne surgit sur la table ! Marie fête son anniversaire !


Au pied du Mont Choungui, après l’aller retour, les bulles ont un goût de grand bonheur ! Et le carry de poulpe est délicieux ! Puis l’après-midi s’étire dans la lumière de l’ouest. Baignade à Mtsanga Tchapou et couchant à La Baie des tortues !

«Une chouette journée !» nous a dit LoLa, en dégustant ses pâtes coquillages sur la varangue, au dîner ! Le souhait est devenu réalité !

lundi 31 octobre 2011

Avec LoLa dans le lagon…


Une journée dans le lagon commence tôt !
très tôt même pour un dimanche !!!

Debout à 6h 1/2 ; départ du chalet à 7 h 38 !
Temps idéal ! Lumineux ! Très lumineux !
Vent nord ouest mais nous allons sur la côte est !

Équipés de palmes, masque, tuba, chapeau,
crème solaire et de l'eau, beaucoup d'eau
du thé dans le thermos et l'appareil photo !

Arrivés au ponton de Mamoudzou à 8 h
embarquement à 8h 15 avec Mayotte Lagon
Nicolas est notre skippeur d'un jour

Direction la barrière de corail
Petite Terre et la Passe en S
à la recherche de dauphins !


Et ils sont là, ils sont là par dizaines des stenelles (à long bec), joueurs, ils nous regardent prendre un petit déjeuner sur le pont !

Plus loin ce seront des Tursiops (les fameux Flippers), les tachetés… Mise à l'eau pour aller danser avec eux : ils nous accueillent par leurs chants si étranges !

Plus au sud, une baleine à bosse avec son baleineau !
On les croyait toutes parties vers
l'Antarctique depuis quinze jours !!!


Non, elles attendaient la venue de LoLa !!! Et quel régal, une heure à jouer avec notre bateau ! Elles passent à 3 m de notre coquille de noix !

Dans la passe en S, nous nous amarrons à une bouée dans une "patate" : piscine naturelle tapissée de coraux et fleuris d'une myriade de poissons ! Plus loin c'est le tombant à l'îlot Banbo !

Pause déjeuner : excellent poulet coco sous un ciel plus nuageux ; les pluies des mangues s'annoncent…

Retour sous un crachin breton vers le ponton de Mamoudzou ! Quelle journée !

Merci LoLa ! Sans toi, nous ne serions pas sortis dans le lagon ce dernier dimanche d'octobre !

vendredi 28 octobre 2011

Douze ans au bord lagon…


ce matin sur cet îlot
tes yeux sont-ils plus bleus
pour peindre demain
dessiner ton chemin

ce jour sur cet îlot
confetti de l'Océan Indien
d'un très beau lagon ceint
ton regard est sans amarres

ces lumières sur cet îlot
de tous les soleils à venir
de tous les vents des horizons
illuminent ton visage par douzaine…

BEL ANNIVERSAIRE LOLA…


ton papyLLon

28 octobre 2011

lundi 24 octobre 2011

LoLa sur le confetti mahorais…


La machine volante s'est posée
ce lundi 24 octobre à 08 h 26 mn
sur la piste du frêle aéroport
de Dzaoudzi Pamandzi à Petite Terre

la température est déjà de 31° C
le vent est très faible à modéré
la lagon frémit de beauté cachée
le Bénara est de brumes drapé

LoLa Dune vient de Nice via Paris
découvrir ce confetti africain
à la dérive dans le Canal du Mozambique
cueillir quelques beautés insulaires…

un oiseau sans couleur et sans nom
un arbre sans feuille et sans fruit
une vague sans ride et sans bruit
des regards sans mot et sans pluie…

dimanche 23 octobre 2011

Le calvaire des baobabs : randonnée lecture


«Comme la vie peut être simple, agréable et douce ! Un peu de vent, un peu de pluie, beaucoup de soleil et beaucoup d'amour… et les oiseaux lunettes, les bulbuls, les moucherolles, les moineaux, les éperviers, les cardinaux, les ramiers, les corbeaux pies à poitrine blanche, les makis, le bruissement des feuilles des arbres… et la musique berçante de la mer, toute proche dans ce petit eden, bien à l'écart des bruits des conques… »
Début du chapitre 5 de
Le calvaire des baobabs
de Nassur ATTOUMANI


C'est par ces mots, que nous avons inauguré notre première randonnée lecture ! Retour dans la presqu'île de Bouéni ! C'est une de nos randonnées préférées ! Quatre heures de déambulations agrémentées de pauses lecture du premier roman de cet auteur mahorais. Avec Marie, nous avons lu quatre chapitres de ce roman situé dans la presqu'île de Bouéni, vers la fin des années 1940. Randonnée — entre champs de bananiers, traces de brûlis, padzas, restes de forêt primaire, premières orchidées — guidée par Chantal et Arnaud… (À suivre)

«Les mains tournées vers cet éternel ciel d'azur, le baobab massif écarquillait ses doigts osseux vers Allah.»

mardi 18 octobre 2011

Madagascar : Tana… Tuléar… La Nationale 7


Qui n’a jamais fait le voyage Tana/Tulear en descendant la Nationale 7, ne connaît pas vraiment Madagascar ! Sur plus de 1000 km, des hauts plateaux aux bords du Canal du Mozambique, sous le Tropique du Capricorne exactement, nous découvrons des paysages, rencontrons des enfants, beaucoup d’enfants, des hommes et des femmes courageux et dignes, et croisons des troupeaux de zébus, beaucoup de zébus…

En compagnie de Zhou (guide et chauffeur) et de sa Mitsubishi, pendant deux semaines, nous
roulons sur ce ruban de bitume parfois déchiré, sur des pistes poussiéreuses avant de faire halte dans des villages animés, dans des cirques de silence ou des lambeaux de forêt… En effet, la Grande Île (plus grande que la France !), l’Île Verte devient de plus en plus l’Île Rouge ! Cette perle de l’Océan Indien, riche de sa nature et de ses hommes, brûle lentement ! Les pratiques ancestrales du brûlis mangent un peu plus chaque jour les derniers hectares de la forêt primaire.

Deux semaines denses, d’émerveillement, de rencontres, de découvertes… Partis de la
capitale Tananarive (avec ses douze collines sacrées de l’Imerina), nous mettons le cap vers les Hautes Terres, l’épine dorsale de l’île. Ce sont les terres des groupes ethniques Merina et Betsileo mais aussi la région la plus froide de Madagascar : l’hiver austral flirte avec le zéro Celsius ! Très vite, en route vers Antsirabe (à plus de 1400 m d’altitude), Ambositra et Fianarantsoa pour admirer les rizières en terrasse sculpter les collines.

Le riz est la base de la nourriture de la population ; on le retrouve dans les deux plats nationaux : le romazava (bouillon à base de
viande de zébus et de brèdes) et le ravitoto (ragoût de porc mijoté avec des feuilles de manioc pilées)… Et surprise, fraises, carottes, choux sont vendus sur les bords de la route ; tout pousse à cette altitude tropicale : asperges, haricots, petits pois, tomates, abricots, pêches, poires, pommes et vigne… Et nous dégustons un excellent foie gras ! Plusieurs fois ! Et des écrevisses ! Quant au vin local, nous restons sur notre étonnement…

À Fianar, ville carrefour, nous quittons la RN7 pour descendre vers le Sud Est. Deux journées très particulières avec le célèbre
train FCE pour rejoindre Manakara sur la côte Est et le Canal des Pangalanes. 163,5 km en 12 h 15 mn !!! Lever à 5 h 30 pour un départ du train prévu à 7 h qui retrouve sa loco BB 242 de 1956 à 8 h 45 ! Mais quel voyage ! Loin du TGV climatisé et ravageur, nous paressons sur les pentes de théiers, de rizières avant de partager les beignets à la banane, aux brèdes, les nougatines et les bières THB rafraîchissantes… Le lendemain, dès l’aube avec Naëlle et Olivier, nous glissons sur le canal dans une pirogue avec Mosa et son équipage aux avirons… Rencontres avec les pêcheurs sur la plage avant de déguster
poissons et crustacés…

Retour vers les hauts plateaux. Depuis Manakara peuplée en majeur partie de l’ethnie Antemoro, nous rejoignons Ranomafana («eau chaude») et son parc national : grande diversité d’espèces animales (12 espèces de lémuriens) et végétales (des centaines d’espèces d’orchidées). Dans un décor de western, nous quittons la 7 pour 20 km de pistes en direction du massif de l’Andringitra : un monde minéral splendide nous accueille. Deux jours à Camp Catta, au pied de la falaise du Tsaranoro et du Karambony où vivent en liberté des
colonies de lémurs catta. Envie de rester dans cet univers de paix…

Nationale 7… Passage des légendaires portes du Sud et traversée du plateau de Horombe en direction de Ranohira et du Parc d’Isalo : le «Colorado malgache». Belle randonnée avec baignades dans les piscines naturelles et couchants à la Fenêtre de l’Isalo ! La plaine des baobabs et Sakaraha (plaque tournante du trafic de saphir) sont avalées avant de descendre sur Tulear, terminus de la RN7… Et nous avons encore des images et des visages et des lumières à partager… à découvrir dans un blog à venir…

« Ne faites pas de bruit, ne parlez pas :
vont explorer une forêt,
les yeux, le cœur, l’esprit, les songes… »


Jean-Joseph Rabearivelo (1901-1937)
Écrivain malgache

lundi 17 octobre 2011

Chère, très chère vie… à Mayotte !


Oui, la vie est chère à Mayotte ! Nous avons doublé notre budget alimentation depuis notre arrivée ! Pourtant nous mangeons plutôt local : fruits, légumes et poisson. Les Mahorais sont friands des mabawas (ailes de poulet) frits et de riz ! Et leurs revenus sont inférieurs à ceux de La Réunion où la bouteille de gaz coûte 20 € contre 32 € sur l'île où les parfums ont tourné au vinaigre ! Depuis la dernière semaine de septembre, la population de l'île fait grève et manifeste contre la cherté de la vie.

Ancien premier-vice président du conseil général de 1977 à 2001 et figure emblématique de la lutte pour Mayotte française, le Dr Martial Henry suit avec attention les manifestations qui secouent l’île depuis trois semaines maintenant.

Cette figure historique du combat des Mahorais pour la départementalisation se souvient qu’à l’époque de feu Younoussa Bamana : "Les prix étaient raison-
nables. Comment procédions-nous ? On aidait beaucoup les coopératives pour pouvoir mettre des outils au profit des produits de première nécessité et notamment l’alimentation. Le peu de moyens que nous avions à l’époque, nous l’orientions beaucoup plus vers l’aide à la production locale. (…) Le fait d’avoir aidé ces petits groupes, ces coopératives, a fait dégringoler les prix. Nous étions plus préoccupés par cela que d’envoyer les associations folkloriques – je n’ai rien contre ces associations – en Métropole ou à la Réunion. Il y avait des priorités. La priorité était l’éducation de nos enfants (écoles, collèges, lycées), la santé (dispensaires, PMI, CHM), les routes pour communiquer entre les 70 villages de Mayotte, l’agriculture et la pêche pour l’économie locale, afin que les gens les plus modestes puissent manger"
.

Il regrette que cette politique n’ait pas été pérennisée après son départ du CG en 2001, car "aujourd’hui, la multiplication des candidats aux élections fait que l’on se soucie uniquement de la compétition. Les gens sont plus préoccupés de savoir qui finira conseiller général, ou maire, ou député, ils sont plus centrés sur eux-mêmes que sur l’intérêt général". Pour apaiser les esprits, il préconise des prix comparables à ceux pratiqués à la Réunion pour les produits de première nécessité et un rapprochement rapide mais progressif des prestations sociales sur celles en vigueur dans les autres Dom, mais pas seulement : "Il faut que nous, les Mahorais, travaillions davantage pour que l’on puisse produire localement, que nous ne soyons pas trop dépendants de l’extérieur sur le plan des produits de première nécessité. Si nous mettons en marche une dynamique de production locale, cela permettrait de réduire le chômage. Le chômage est une plaie de notre société, il va falloir faire en sorte de le réduire et pas seulement par les prestations sociales, mais également par la création d’emplois".

Nous vous invitons à lire les articles consacrés à ce sujet sur le site :
http://www.mayottehebdo.com

vendredi 30 septembre 2011

Le lagon…


Avec plus de 1 500 km², le lagon de Mayotte est l’un des plus grands et des plus riches de la planète. Une barrière de corail de 200 km environ ceinture l’île et la protège des fureurs de l’Océan Indien. Quelques passes dont la passe en S, permettent le passage aux bateaux. Avec parfois 70 m de profondeur, il offre la découverte de coraux multicolores, de poissons exotiques, de dauphins et de cétacés.

Le corail est formé par l’accumulation pendant des millions d’années du squelette d’un petit animal, le polype. Le lagon de
l’île aux parfums se distingue des autres lagons par la présence au sud d’une double barrière de récifs. Seules la Nouvelle Calédonie et les îles Fidji présentent cette particularité.

Le lagon est aussi un écosystème très fragile. Plus de 250 espèces de coraux durs sont identifiés sur Mayotte. Ils fournissent abris et nourritures pour une grande quantité d’espèces. Le Parc naturel marin de Mayotte a été créé en 2010. Le premier d'Outre-mer, il s’étend sur près de 70 000 km². Son objectif est de préserver la biodiversité marine et les activités maritimes à Mayotte.

http://www.aires-marines.fr/parc-naturel-marin-mayotte.html

mercredi 21 septembre 2011

Île au sourire


la beauté des îles
n'a d'égal que leur fragilité
et pourtant c'est là qu'est l'éternité


Ananda Devi




tu ne vois qu'un sourire
une île est là tu ne vois d'elle
qu'un sourire l'île au sourire

toi qui aimes les îles
tu nous parles des îles
de brise et de corail





îlot de sable blanc
milliers de grains de riz
éparpillés au vent

toi qui parcours les îles
tu nous contes les îles
et les nuits étoilées

îlot sauvage anneau doré
en toi passent les rêves
l'invisible de l'être


toi qui aimes les îles
tu nous chantes les îles
miroirs des luminaires

sur le croissant des lunes
ta voix s'enroule avec la vague
et se décline pour nous dire

sois une île pour toi-même
sois une île au sourire


Yves Moatty

septembre 2011

lundi 19 septembre 2011

Gussie à la fête à Musicale Plage…




Très vite on a sympathisé
les sourires de Domi-Gussie
des grands au petit
très fiers de leurs quatre beaux vélos
ils ont préféré le bateau
le lagon, la plage, les randos
sans bicyclette


Gussie cuisine et se soucie
de son mari, de ses petits
c’est la régalade
tarot, échec, gnocchi, pizza
ont donné des soirées sympas
on ne s’arrêtera pas là
y a des perspectives


Tiens aujourd’hui c’est ton anniv’
le ciel est bleu, le soleil brille
on te fait fête
tu es la reine de Musicale
au pied du plus vieux baobab
c’est toi qui nous régales
Gussie bon anniv’ !!!

(sur l'air de "À bicyclette…"
chanté par Yves Montand)


Malou

JOYEUX ANNIVERSAIRE

JOYEUX ANNIVERSAIRE…

mardi 13 septembre 2011

À kayak dans la mangrove…

En juillet, depuis le sommet du Mont Choungui, nous avons mesuré l’immensité de la mangrove de Chirongui. Cet écosystème (riche et fragile) tapisse le fond de la baie de Bouéni de Poroani (voir le message du 01 décembre 2010) à Tsimkoura… Un croissant de palétuviers en ronde autour de l’îlot de Karoni.

Nous sommes partis en kayak à la découverte de cette forêt primaire si particulière. À l’aller, en direction de l’îlot Karoni, nous avons pagayé face à un vent contraire, vif… Notre joyeuse flottille s’est posée sur une plage de l’îlot, à l’ombre et à l’abri du vent malin… Le retour : un régal ! Déambulation à marée haute sur le liseré dans la mangrove, agrémentée de chants variés des oiseaux jusqu’à la plage de Mtsangashehi…

jeudi 8 septembre 2011

De l'azur au lagon…

L'été ou l'hiver ?
Juillet et août 2011 resteront dans nos mémoires comme un va et vient entre ces deux saisons !
Hiver austral en juillet au bord du lagon, été méridional entre Nîmes et Nice avec une pointe atlantique à Kercabellec…

Et l’été, très coloré et animé, a filé, filé… Malou a retrouvé le chalet et la rentrée, j’ai joué quelques prolongations hexagonales et aujourd’hui nous nous retrouvons au bord du lagon afin de préparer notre deuxième saison mahoraise…
L’aventure sur le confetti se poursuit…

mercredi 31 août 2011

Visions océaniques







Imaginons une œuvre d’Art
si grande pour nos yeux
qu’il nous faut du regard
la contempler des cieux






Venue du fond des océans
une immensité de Beautés
tel un tableau de Zurbaran
aux nuances de blanc salé






Merveilles que ces Amitiés
par dessus les océans
nourries du suc des années
aux lumières du temps

jPc

vendredi 12 août 2011

Une journée entière dans les Cévennes

C’est une merveille d’ignorer l’avenir ! Merveille que d’accueillir l’inconnu ! Merveille que de se déplacer sur coussin d’air ! Être privé d’automobile ouvre des perspectives, des paysages, des assoupissements inconnus au volant…

Ce jour là, nous avons glissé en autobus entre la cité romaine et les Cévennes… Dans la fraicheur du mistral, sous un ciel pur, nous avons pris place aux premières loges de l’autocar vide… Un panorama s’est alors ouvert : les horizons cévenols, les alignements de vignobles, les bourgs de la Gardonnenque, la palette des
couleurs méditerranéennes…

À dix heures, Raymond et Annick nous accueillent au stand musical à Saint Jean du Gard : Malou tombe en arrêt devant le dernier disque de Syrano, les musiques de Brassens devenues universelles, colorent le partage thé/café. Les parfums du marché sont intemporels : il reste toujours quelque chose de l’enfance…

Peu avant midi, un peu plus loin à Boisseroles, Marie Annick et Yvan nous invitent à des dégustations et à d’autres voyages des sens : du vin d’orange maison aux framboises du jardin — un enchantement—, du soufflet au poisson aux calissons… Les aventures passées et à venir fleurissent entre les coups de fourchette… Merveille du présent partagé…

Le retour vers la ville : une douce glissade, yeux mi-clos, dans des fauteuils moelleux… Nous oublions alors la fuite en avant désordonnée du monde… Merveille que d’ignorer la suite. Être sage, c’est savoir de quoi est fait le bonheur…


lundi 8 août 2011

Gard à Mayotte !

De l’hiver austral à l’été provençal ! Les temps modernes permettent en quelques heures de passer de l’un à l’autre ! Près de vingt quatre heures pour retrouver les senteurs de Provence et la famille et les amis ! L’allégresse des hirondelles et des cigales nous a accueillis à Nîmes jusqu’à la porte de Marie et d’Attilio à deux pas des arènes…

Et nous avons retrouvé nos vélos avec grand plaisir… À nous les trottoirs : la cité romaine n’aime pas les bicyclettes et les pistes cyclables sont inexistantes ou ridicules ! Il est presque aussi
dangereux de faire du deux roues à Nîmes que de rouler à Mayotte !

Dès le samedi, déjeuner dans le jardin frais de Catherine et Alain ! Nous avons voyagé entre Sénégal et Haïti tout en dégustant les grillades avec un délicieux Crozes Hermitage… Et le soir, dans les arènes : Messa da Requiem pour quatre solistes composé par Giuseppe Verdi en 1874.

Nous avons poursuivi notre "rattrapage" culturel avec Une collection Particulière au musée des Beaux-Arts : occasion de découvrir des œuvres de Max Ernst et de Victor Brauner…