La Beauté…

"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."

René Char
Feuillets d'Hypnos

                                             ***

                       "Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."

             Gianni Celati
L'almanach du paradis

                                                         ***


                                             "La beauté n'est pas dans les choses,
                                              elle est en nous
                                             dans notre regard…"

                                                                                   François Cheng
                                                                                    Cinq méditations sur la beauté

lundi 30 mai 2011

La presqu’île de Bouéni





C’est un endroit magique ! Aussi nous y sommes allés à deux reprises en une semaine.

Dans le cadre d’une Classe Marine, nous avons accompagné les 28 élèves de CM2 A de l’École de Dembéni, pour trois jours de découverte à Hanyoudrou dans la baie de Bouéni : au sud/ouest de l'île, le nez de l'hippocampe.
Avec la participation active de
Zaliata et de Tadidjine de l’association TAMA, et de Steve (collègue de Malou), filles et garçons ont découvert la mangrove de Poroani (voir le message du blog de décembre), les padzas de Dapani (voir colonne de droite du blog), la joie du kayak, les surprises de l’écriture poétique, les nuits courtes sous la tente…

Fin mai, nous avons parcouru, avec une dizaine de randonneurs, les pentes des monts Ngoujou et Boungoudranavi (266 m) avec
des vues magnifiques sur le lagon, la baie de… Bouéni, les récifs coralliens tout en empruntant pistes, sentiers étroits, chemins de zébus. Nous avons constaté l’agression des cultures sur brûlis sur la forêt primaire (elle ne représente plus que 8% de la surface insulaire ! Voir message de février avec les orchidées) et l’abandon de la culture du poivrier, du caféier, du giroflier… Puis quelques surprises : ce baobab nu et solitaire, ce champ de salades sur une mare…

samedi 21 mai 2011

Nyambo Titi : Petite-Terre









Pour se rendre à Petite-Terre (10 km²), depuis Grande-Terre (365 km²), une seule solution : la barge. On l’emprunte dès son arrivée à Mayotte : l’aéroport de Pamandzi étant situé sur cette île distante de 2,6 km de Grande-Terre. À l'origine, la traversée s'effectuait par des boutres. Cette barge (15 mn de traversée, une navette toutes les demi-heures) est le premier service de ferry de France avec plus de 4 millions de passagers par an ! Un pont (à l'image de l'île de Ré !) est en projet afin de relier les deux îles de Mayotte.

D’origine volcanique et appuyé sur la barrière corallienne, l’îlot de 4 km de long a deux attraits naturels essentiels : le lac de cratère du Dziani Dzaha et les plages de Moya. Lors de randonnées nous avons découvert ces beautés naturelles.

Le lac Dziani est posé dans un cratère effondré ; il témoigne du volcanisme qui a fait surgir Mayotte du fond de l’Océan Indien. Sa couleur émeraude, son eau sulfureuse en font un lieu sacré (on peut voir sur ses pentes plusieurs lieux de cérémonie dédiés aux djinns). Déambuler sur le chemin de crête du cratère, en faire le tour
au soleil couchant, caresser des yeux les courbes des sommets de Grande-Terre et toute la place est pour la Beauté…

Par différents sentiers — bordés de cultures vivrières : bananes, manioc, embrevades (variétés de pois) — on peut atteindre les plages de Papani au pied de sa falaise (où, malheureusement, le braconnage des tortues est encore présent) et de Moya avec sa double baie. Ces deux anses sont les vestiges de cratères qui ont perdu la bataille contre les marées du large. Et nous avons assisté à une nouvelle ponte des tortues sous les étoiles…

mardi 10 mai 2011

Joyeux Anniversaire, Malou !

Ce dix mai deux mille onze
Malou lumineuse, est fêtée
toute la journée…

Et le soir vers 19 heures
c'est un apéro chorale
sur la varangue

Djamilat, Samir, Liliane
Joanna, Mahé, Léo,
Lucas, Gussie et Dom

sont venus chanter
un texte inédit
et partager notre bonheur…

Non, ce n’était pas le chalet
De la montagne, ce chalet
Qu’on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Ils naviguaient en pèr’ peinard
Au bord de l’Océan Indien
Et s’app’lait les copains d’abord
Les copains d’abord

Leur p’tites soirées tarot/gnocchi
C’est toute une philosophie
N’en déplaise aux p’tits Mahorais
Et leurs p’tits voulés
La p’tite Malou et son JiPé
N’étaient pas des enfants d’salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d’abord

C’étaient pas des anges non plus
L’Évangile, ils l’avaient pas lu
Mais ils s’aimaient toutes voiles dehors
Toutes voiles dehors
Domi, Gussie et leur tribu
C’étaient leurs seuls voisins tordus
Avec la joie et tous à bord
Les copains d’abord…


Sous le soleil, au pays des merveilles, quel joli réveil !
Papillons, dauphins, baleines,
on s'en fout, c'est Maman qu'on aime !
Virginie

Nyamba à N'Gouja (les tortues à…)



Une belle plage ombragée par de gros baobabs : N’Gouja avec son jardin Maoré, est un lieu magique au sud de l’hippocampe. C’est là que nous avons posé nos palmes, masques et tubas pour quelques jours enchanteurs… Ici, les battements de l’océan rythment le temps : plongeons dès l’aurore avant le café et le thé ou sous les étoiles. Et, oh surprise, un matin : une tortue verte (celle qui broute l’herbe du platier) se hâte de recouvrir de sable son nid avant de filer vers les premières vagues bienfaitrices.

La veille déjà : « Il était là ce rocher tout à l’heure ? » me dit Malou allongée sur le sable… Le crépuscule s’installe, nous sommes seuls sous les baobabs… Je lève le nez de mon bouquin :
« Mais, c’est une tortue, ma Lou ! » Immobiles, nous avons suivi son approche du regard avant de l’aider à se dégager d’une barrière… Ces descendants de reptiles apparus voici plus de 250 millions, ont conservé une phase terrestre pour l’incubation des œufs. La femelle revient pondre sur la plage de sa naissance, à marée haute, la nuit tombée, et peut nager des milliers de kilomètres pour la retrouver…

Ce soir là, huit tortues vont venir chercher un nid afin de pondre sa centaine d’œufs ! Une seule a trouvé le cadre idéal : blottis dans le noir, sous la lune, nous avons attendu qu’elle creuse le puits de ponte. Plus de cent œufs de la taille d’une balle de ping-pong vont rester enfouis sous le sable durant deux mois environ. Un bébé sur cent deviendra une tortue adulte. Épuisée, elle retourne à l’eau, loin, très loin…