La Beauté…

"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."

René Char
Feuillets d'Hypnos

                                             ***

                       "Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."

             Gianni Celati
L'almanach du paradis

                                                         ***


                                             "La beauté n'est pas dans les choses,
                                              elle est en nous
                                             dans notre regard…"

                                                                                   François Cheng
                                                                                    Cinq méditations sur la beauté

mercredi 29 juin 2011

Voulé

C’est le nom local du barbecue ! À Mayotte, c’est quasi une institution ! Et toutes les occasions sont bonnes pour organiser un voulé ! En général, un bon voulé se déroule sur la plage ! Il nous est arrivé souvent, sur le littoral, de voir des fumées s’élever entre les baobabs, de sentir des odeurs de grillade et d’entendre une bonne dose de décibels accompagner ces réunions joyeuses… les week-ends essentiellement !
Et lors du dernier dimanche de juin, nous avons été invités à un voulé ! Un voulé exceptionnel sur la plage de Bambo Est, à Bandrélé. Marie Céline et Yves conviaient leurs amis à fêter leur retour à
La Réunion… Amoureux de la nature, ils ont sillonné l’île aux parfums, durant neuf années… et ils nous ont dit avoir encore découvert des sentiers la veille ! Marie Céline a participé activement aux sorties proposées par les NATURALISTES (Environnement et Patrimoine de MAYOTTE), un régal : elle devant, à repérer les plantes et arbres à voir, « son » Yves fermant la marche ! Le buffet était préparé par Djamilat, la « reine des voulés » : bananes, manioc, riz, brochettes de zébu et bien sûr les mabawas (ailes de poulet) grillés… Pas de voulé sans mabawas ! Et punchs variés…
Et, le clou de la journée : musique et danses du groupe Kingafolk de Labattoir à Petite Terre… Magnifique dans la palmeraie ! Un voulé réussi !

vendredi 24 juin 2011

Kwassa-kwassa

« Entre les Comoriens de Mayotte et les Roms, les quotas d’expulsion en France sont pratiquement atteints… » Entendu à France Inter ce jeudi 23 juin ! Avec près de 70 000 clandestins en situation irré- gulière (un tiers de la population de l’île) et près de 20 000 reconduites à la frontière, Mayotte représente plus de 60 % des expulsions réalisées sur le territoire national.

Quelques semaines auparavant, alors que nous étions sur une plage près de Sohoa, nous avons assisté à l’arrivée d’un kwassa-kwassa ! Une barque de pêcheurs vient de traverser le bras de mer
d’une soixantaine de kilomètres séparant Mayotte d’Anjouan, l’île comorienne la plus proche. À son bord, plus de trente personnes descendent assez vite d'une embarcation prévue pour douze.

La quasi impossibilité pour un Comorien d’obtenir un visa pour venir à Mayotte, donc en France, est à l’origine de ce qui est devenu un moyen de transport presque ordinaire pour des milliers
d’hommes, de femmes et d’enfants chaque année. Les traversées en kwassa-kwassa font environ cent cinquante morts par an, majoritairement des femmes et des enfants qui ne savent pas
nager… cela dure depuis plus de quinze ans !

Les liens séculaires, la différence considérable de niveau de vie, la proximité des îles de l’archipel, exposent Mayotte à une pression migratoire très forte. L’hôpital de Mamoudzou est, de ce fait, la première maternité de France :
70 % des naissances concernent des Comoriennes en situation irrégulière…

Nous vous invitons à lire : Mayotte, un silence assourdissant de Feyçal (Publibook)

et à consulter le site ci-dessous :
http://www.malango-mayotte.fr/immigration_clandestine/traversee.htm

mardi 14 juin 2011

Pentecôte à M'tsamboro

Situé au Nord Ouest de l’île, M’tsamboro est le plus grand îlot du lagon. Il est réputé pour la culture des oranges et ses plages paradisiaques ! Le dimanche de Pentecôte, avec Patricia et Olivier (initiateurs du projet), nous voici partis sur une barque de pêcheurs, en direction des îlots du Nord. Plus d’une vingtaine d’îlots sont répartis dans le lagon à l’abri de l’océan. C'est vers une "vraie île" de plusieurs km2 que nous mettons le cap !
Alors que l’été hexagonal illumine le marché de Bergerac et la Féria de Nîmes, c’est un grain breton qui nous accueille à l’arrivée sur la languette de sable joignant les deux promontoires de l’îlot Choisil ! La saison des pluies joue les prolongations ! Cela n’a pas empêché notre pêcheur de nous préparer un excellent repas au feu de bois, après pastis & olives ! Fruits à pain en lamelle frits et poissons — du lagon — cuits à la broche. Chocolat et zestes de cédrats confits en dessert ! Byzance à M’tsamboro !

vendredi 10 juin 2011

Bambous et baobabs

Quitter la côte, s’éloigner du lagon. Prendre de la hauteur en direction de Combani. Lors de la saison chaude, les citadins aisés de Mamoudzou viennent s'y mettre au vert . C’est l’ancien cœur agricole de l’île, d’où étaient commandés les domaines consacrés à l’exploitation sucrière. Nous avons vagabondé dans la Réserve Forestière de Combani au pied du Mont… Combani (477 m). À la recherche du massif de bambous géants. Les bambous poussent un peu partout sur l'île MAIS les géants sont ici !
De la famille des graminées, le bambou est l’herbe la plus grande du monde. Ceux de Kwalé ont été plantés dans les années 70, ils peuvent vivre 75 à 80 ans, atteindre 40 m de hauteur et mesurer près de 1 m de circonférence. Les champs d’ylang-ylang parfument la réserve forestière ; l’ancien domaine de Jean-Paul Guerlain est tout proche…
Glisser vers le Sud pour retrouver les baobabs. Ils sont plus rares au Nord. À l’approche de l’hiver austral (de mai à juin) ils perdent leurs feuilles : sont-ils posés à l’envers ? Les racines dressées vers le ciel ! Avec leur "peau d’éléphant" et leurs "menottes vertes" quand ils sont en feuilles, leurs silhouettes sont attachantes. Plusieurs nous tiennent compagnie autour du chalet…
Quelques baobabs centenaires bordent les plages du sud de Mahoré, de Sakouli à N’gouja en passant par la pointe de Saziley… Les roussettes (grosses chauves-souris) viennent s'y reposer et se chamailler. Les fleurs blanches donnent des fruits en forme d’outres, fruits comestibles : jus, confiture… On peut voir les femmes et les enfants gauler les fruits sur les plages. Un artisan mzungu (occidental à la peau blanche) transforme la carapace du fruit sec en objets utiles ou décoratifs…