Cinq mois déjà et combien de
minutes, je vous laisse calculer
sur vos doigts ou dans votre tête
le total importe peu car ce
coin de paradis se passe
d'une opération et plus encore d'une
table d'addition et de multiplication
pour savourer ces lieux enchanteurs et
vous donner une idée du Non-Temps, c'est à
dire du sentiment d'éternité rencontré ici,
à Mayotte. Entre soleil et vent, pluie et plage
tous les instants sont reliés au Tout et Rien
bonjour pour moi au chronomètre, horloge, calendrier...
de tous ces instruments nul besoin dans
l'Océan et encore moins dans le lagon vert qui n'a rien d'
Indien mais où l'on dort si bien !
Malou
28 janvier 2011
Malou et JeanPaul sont posés, depuis l'été 2010, sur l'île de Mayotte… Nous sommes installés dans un chalet situé à Florence près de Dembéni, au milieu de la végétation tropicale. Depuis ce confetti mahorais et son lagon, nous vous invitons à partager avec nous les lumières de l'Océan Indien…
La Beauté…
"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."
René Char
Feuillets d'Hypnos
***
"Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."
Gianni Celati
L'almanach du paradis
***
"La beauté n'est pas dans les choses,
elle est en nous
dans notre regard…"
François Cheng
Cinq méditations sur la beauté
samedi 29 janvier 2011
mercredi 26 janvier 2011
Les chercheurs d'étoiles
MASCAREIGNES, nom d’origine portugaise, un certain Perdo Mascarenhas
a donné son nom à un archipel de l’Océan Indien à l’ouest de Madagascar…
Un drôle d’oiseau logeait sur l’une des îles, un drôle de cygne, avec un cul tout
rond et presque sans plumes, juste un duvet noir sur le corps… un coup de gourdin et
il passait à la broche… et très vite plus de dodo sur l’île Mauritius — parce que Mauri-
ce est le prénom d’un prince hollandais —, les Bataves ayant remplacé les Portugais.
Et, inutile de chercher trace de ce volatile chez Paul et Virginie en plein XVIIIe siècle.
En partant à la recherche de l’or du Corsaire, le grand’père de Jean Marie Gus-
tave quitte l’île aux badamiers, aux bois d’olive, de cannelle, de pomme, de ronde pour
retrouver les filaos encore plus nombreux ici, de l’Anse aux Anglais au Trou d’Argent.
Ocre rouge et désertique par plaques, vent par rafales sur les vacoas, terre sillonnée
de méridiens de rêves, la Cendrillon des Mascareignes est un grand village joyeux.
Rivière Banane nous accueille après une descente paisible depuis le Mont Lubin et
il fait bon saluer Marie-Jeanne, rayonnante dans son cabanon bleu, nous invitant à dé-
guster sa daube d’ourites délicieuse face au lagon ; à l’horizon rocheux : la Pointe Coton.
Une nuit nous a dévoilé — perchés dans notre nid d’aigles — ses richesses d’étoiles
et ainsi, d’un des lieux les plus proches du ciel, cher à Vénus, nous sommes partis
sur la route sans fin qui va de Sirius à la Croix du Sud, guidés par Minerve et Junon…
jeanPol
25 janvier 2011
a donné son nom à un archipel de l’Océan Indien à l’ouest de Madagascar…
Un drôle d’oiseau logeait sur l’une des îles, un drôle de cygne, avec un cul tout
rond et presque sans plumes, juste un duvet noir sur le corps… un coup de gourdin et
il passait à la broche… et très vite plus de dodo sur l’île Mauritius — parce que Mauri-
ce est le prénom d’un prince hollandais —, les Bataves ayant remplacé les Portugais.
Et, inutile de chercher trace de ce volatile chez Paul et Virginie en plein XVIIIe siècle.
En partant à la recherche de l’or du Corsaire, le grand’père de Jean Marie Gus-
tave quitte l’île aux badamiers, aux bois d’olive, de cannelle, de pomme, de ronde pour
retrouver les filaos encore plus nombreux ici, de l’Anse aux Anglais au Trou d’Argent.
Ocre rouge et désertique par plaques, vent par rafales sur les vacoas, terre sillonnée
de méridiens de rêves, la Cendrillon des Mascareignes est un grand village joyeux.
Rivière Banane nous accueille après une descente paisible depuis le Mont Lubin et
il fait bon saluer Marie-Jeanne, rayonnante dans son cabanon bleu, nous invitant à dé-
guster sa daube d’ourites délicieuse face au lagon ; à l’horizon rocheux : la Pointe Coton.
Une nuit nous a dévoilé — perchés dans notre nid d’aigles — ses richesses d’étoiles
et ainsi, d’un des lieux les plus proches du ciel, cher à Vénus, nous sommes partis
sur la route sans fin qui va de Sirius à la Croix du Sud, guidés par Minerve et Junon…
jeanPol
25 janvier 2011
mercredi 19 janvier 2011
Le naufrage du Saint-Géran
L’Isle de France entre dans la légende des drames de la mer en 1744. Le vaisseau Saint-Géran, parti de Lorient le 24 mars, arrive sur les côtes de l’île Maurice dans la nuit du 17 août. Le ciel est étoilé. La lune est radieuse. Le capitaine se laisse convaincre d’attendre l’aube avant d’aborder au port-Louis. Un cri sinistre à 2 h du matin : « Brisant à l’avant ! » Le vaisseau est trop près des côtes de l’île d’Ambre, au Nord Ouest. Le mât d’artimon coupé pour alléger le navire heurte le mât de misaine : les deux mâts, véritables béliers, crèvent les flancs du vaisseau. C’est le naufrage du Saint-Géran. Virginie est parmi les 200 passagers dans Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Paul assiste désespéré à la scène depuis les côtes de la Poudre-d’Or.
Libellés :
Virginie à bord du Saint-Géran…
mardi 18 janvier 2011
Le Butin de la Buse…
Au XVIIIe s, le célèbre pirate Olivier Le Vasseur, dit La Buse, s’empara des incroyables richesses d’un vaisseau portugais. Arrêté en 1730, il lança depuis l’échafaud un étrange parchemin dans la foule, doté d’un cryptogramme, en s’écriant : «Mes trésors à qui saura comprendre» ! De quoi aiguiser l’appétit et l’imagination de nombre d’aventuriers, car jamais ce fabuleux trésor n’a été retrouvé. Parmi les lieux de cache possible, on a évoqué l’Anse aux Anglais, au nord de Rodrigues, près de Port Mathurin. C’est en tout cas ce que pensait le grand-père de J.M.G. Le Clézio, qui consacra trente ans de sa vie à cette inlassable quête : allons relire Le Chercheur d'Or ainsi que Voyage à Rodrigues !
Libellés :
Le trésor est au fond de soi…
samedi 15 janvier 2011
L'île Rodrigues (25 dec 2010/1er jan 2011)
L’île Rodrigues ! 19° S / 63° E
La CENDRILLON DES MASCAREIGNES compte à peine 40 000 habitants, essentiellement créoles. Elle semble perdue au sein de son lagon deux fois plus grand qu’elle. 18 km de long sur 6,5 km de large. Notre nid — La Collinière, chez FiFi et Jacky et Camille leur fille — est situé au pied du MONT LIMON (398 m), le point culminant de l’île. Rodrigues, c’est un grand village, on voit l’Océan de partout ; à Maurice, nous avions loué une voiture, ici nous avons utilisé les bus qui sillonnent la campagne, loué un scooter rouge Ferrari et aussi marché d’une crique à l’autre ! Après Mayotte et sa végétation luxuriante, Maurice et sa soif de développement, Rodrigues déjà plus à l’est, se présente plus sauvage, plus aride et plus ventée.
« Pays pour le vent seulement. Les hommes, les végétaux, accrochés aux pentes arides, dans les creux des pierres basaltiques. Il y a un hors du temps, ici, à Rodrigues, qui effraie et tente à la fois… » J.M.G. Le Clézio, in Voyage à Rodrigues.
Le VENT nous a accueillis le premier jour et ne nous plus quittés ; c’est un vent musical, joueur avec les feuilles des vacaos et les aiguilles des filaos nombreux le long des plages. Et il nous a bercés chaque soir, dans le « nid d’aigle » après les dîners variés et goûteux (plats thaïs, tahitiens, rodriguais) préparés par Fifi. La table d’hôtes s’ouvre chaque soir avec le ti-punch de Jacky et se poursuit assez tard sous la varangue, à l’abri du vent.
Sur ces terres à la beauté minérale, point de grands sites ni de monuments ! Aussi, nous avons parcouru les routes étroites qui dévalent vers RIVIÈRE BANANE, BALADIROU et avons rencontré des RODRIGUAIS accueillants, souriants, courageux et amoureux de leur île. Et si les Mauriciens ont lutté pour se détacher du joug anglais — Maurice est indépendante depuis 1968 (Sir Seewosagur Ramgoolam devient le premier chef du nouvel État mauricien, ce docteur a rencontré Gandhi, Nehru, Tagore) et république depuis 1992 seulement —, les Rodriguais ont dû attendre l’an 2000 pour obtenir une autonomie et se dégager un peu de la tutelle mauricienne : leur première Assemblée régionale a été élue en 2002.
Et de nos déambulations entre Pointe Coton, Saint François, Trou d’Argent, Anse Bouteille, Anse Fémi, Graviers, Anse Mourouk, Baie aux Huîtres, Anse Quitor, nous gardons les SOURIRES de Marie Jeanne, Rose, Steeven, Florian, de l’hôte de la table Le Grand Lagon, des pêcheurs de la Baie Malgache et de la sortie à l’Île aux Cocos…
À l’ouest du lagon dans sa partie la plus large, deux langues de sable étroites : l’Île aux Sables et l’ÎLE AUX COCOS. Une heure trente de traversée pour atteindre l’Ïle aux «Œufs» puisque son nom est dû à la multitudes d’œufs. En effet, l’île étant Réserve naturelle, les nids et les oiseaux sont partout : atmosphère « Les Oiseaux » d’Hitchcock ! Le retour à marée basse s’effectue en partie à pied dans un lagon de moins de un mètre de profondeur (voir photo du 6 janvier).
Et puis, la veille de notre départ, nous avons appris que les autorités mauriciennes venaient de décider de « traîner le Royaume-Uni devant un tribunal international » afin de récupérer l’ARCHIPEL DES CHAGOS situé en plein centre de l’Océan Indien. Ces terres sont restées britanniques lors des négociations de 1968. Les « faux européens » que sont nos cousins anglais, se sont empressés de les louer aux États-Unis à des fins militaires.
Notre SAINT SYLVESTRE au COTTON BAY avec notre retour en SCOOTER DANS LA NUIT, SOUS UN DÉLUGE, fera l’objet d’un encart à droite…
vendredi 14 janvier 2011
L'île Maurice (19 au 25 dec 2010)
L’île Maurice ! 20° S / 52 ° E
Après une escale à La Réunion, nous voici sur un autre confetti de l’Océan Indien :
1865 km2 et 1 300 000 habitants. « L’ÉTOILE ET LA CLÉ DE L’OCÉAN INDIEN » est la devise de l’île Maurice. Nous sommes posés sur « Le Perchoir » (nom de notre case créole où nous avons fêté Noël) de « La Vieille cheminée » (nom du domaine) à CHAMAREL, au bord de LA PLAINE CHAMPAGNE, tout près du Parc national de Rivière Noire. C’est le « paysage d’antan », avant que l’homme n’y laisse sa marque ; les premiers colons furent des Bretons (Bertrand François Mahé de La Bourdonnais de Saint-Malo fut gouverneur des Isles de France et de Bourbon, autres noms de Maurice et La Réunion) à la suite des Portugais (les découvreurs de l’île au début du XVIe s) et des Hollandais au XVIIe s.
Malou a déniché ce lieu paradisiaque : un ancien domaine sucrier dans la nature, à flanc de colline face à la rhumerie… C’est le royaume des oiseaux : le cardinal (avec sa livrée vermillon) et le condé (à huppe noire) viennent souvent nous saluer… L’animal fétiche de Maurice, le dodo, chassé par l’homme, a disparu au XVIIe s.
Une semaine à découvrir :
— MORNE BRABANT : site superbe classé au patrimoine mondial de l’Unesco, un pain de sucre aux parois abruptes à 245 m. C’est au sommet du Morne que les esclaves noirs (appelés « marrons » pour avoir échappé à leur maître) se réfugiaient jusqu’en 1834 (abolition de l’esclavage).
— LA ROUTE DU THÉ : le thé a longtemps constitué la deuxième culture de l’île après la canne à sucre. Nous avons choisi LE DOMAINE DE BOIS CHÉRI : surtout consommé sur l’île mais on peut en trouver en France. Le thé à la vanille est le seul parfumé naturellement avec des gousses de vanille. Nous avons dégusté plus de sept sortes de thé !
— GRAND BASSIN: un confetti indien à 700 m d’altitude ! Une immense statue de la déesse du GANGE et plusieurs temples hindouistes se dressent sur les bords du cratère d’un ancien volcan. À la fin du XIXe s, un hindou a eu une révélation : l’eau du lac de Grand Bassin était en contact avec celle du Gange. C’est un haut lieu de pèlerinage hindou : près de 500 000 personnes lors de la grande fête de Maha Shivaratree (la nuit du Seigneur Shiva) en mars. Un treizième DIEU SHIVA se serait manifesté à Maurice !
Bien sûr, nous avons aussi relu Paul et Virginie qui se déroule à l’île Maurice. Mais notre grande découverte est MALCOLM DE CHAZAL (1902-1981) né dans une famille originaire d’Auvergne. Un auteur inclassable, un « aristocrate de l’esprit », admiré des surréalistes. Un de ces grands marginaux dont la littérature a besoin pour rêver d’elle même. Inspiré par l’île Maurice, il écrit Petrusmok, Le Rocher de Sisyphe et Sens-Plastique. Léopold Sédar Senghor lui confie lors d’une rencontre en 1973 : « La première fois que j’ai lu Sens –Plastique, votre chef d’œuvre, j’ai cru que vous aviez du sang noir ». Malcolm de Chazal lui aurait répondu : « L’art s’est réfugié, est revenu à ses sources : en Afrique et en Inde… Monsieur Senghor, vous le noir et moi le blanc, nous avons tous les deux une âme noire ». À découvrir également Natacha Appanah : romancière née à l’île Maurice. Nous avons apprécié : Les rochers de Poudre d’Or ; lire aussi Blue Bay Palace…
Nous évoquerons d’autres noms, des mets, des couleurs dans les rubriques à droite…
jeudi 6 janvier 2011
Retour des Mascareignes…
"Il y a ici une impression de lenteur, d'éloignement, d'étrangeté au monde des hommes ordinaires (…) et qui fait penser à l'éternité, à l'infini."
J. M. G. Le Clézio. in Voyage à Rodrigues.
BELLE, TRÈS BELLE ANNÉE
À TOUS…
Nous sommes de retour sur notre confetti mahorais depuis le 2 janvier… et à peine arrivés, nous n'avons pu résister à l'appel du MAGNIFIQUE LAGON de MAYOTTE. Depuis mardi nous sommes dans le ravissement de l'aquarium de N'Gouja : PMT (sans les palmes), masque et tuba près de deux heures parmi les poissons lumineux, multicolores et les tortues majestueuses. Mais une fois baptisés (baptême de plongée ce jeudi 6 janvier à N'Gouja), nous vous raconterons nos deux semaines enchanteresses à Maurice et Rodrigues…
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