Malou et JeanPaul sont posés, depuis l'été 2010, sur l'île de Mayotte… Nous sommes installés dans un chalet situé à Florence près de Dembéni, au milieu de la végétation tropicale. Depuis ce confetti mahorais et son lagon, nous vous invitons à partager avec nous les lumières de l'Océan Indien…
La Beauté…
"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."
René Char
Feuillets d'Hypnos
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"Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."
Gianni Celati
L'almanach du paradis
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"La beauté n'est pas dans les choses,
elle est en nous
dans notre regard…"
François Cheng
Cinq méditations sur la beauté
vendredi 17 décembre 2010
Vers d'autres îles…
Oui, nous suivons les alertes "jaune", "orange", "rouge"… avant tornades blanches et plaques de verglas. L'hiver s'installe donc sur l'hexagone ! Ici, nous approchons du solstice d'été ! Les jours sont les plus longs de l'année — la nuit tombe peu avant 19 h — et nous nous préparons à la découverte d'autres îles… Samedi 18 décembre, nous dormons à Saint Denis de La Réunion. Et le dimanche, nous partons pour l'île Maurice (tout près du Tropique du Capricorne) : une semaine à La Vieille Cheminée, dans un ancien domaine sucrier, en pleine nature à Chamarel (sud-ouest de l'île). Et le jour de Noël, nous nous poserons à Rodrigues, un autre confetti de l'Océan Indien : à Brûlé, au nord de Grande Montagne, sur la route de Rivière Banane ! Nous vous souhaitons de joyeux préparatifs pour des partages festifs…
Libellés :
À la découverte des Mascareignes…
samedi 4 décembre 2010
Départs pour Mahoré…
Île : nom féminin — isle v. 1138 ; lat. insula —. Étendue de terre ferme émergée d’une manière durable dans les eaux d’un océan, d’une mer, d’un lac ou d’un cours d’eau…
Alors, je prends une feuille, ou plutôt j’ouvre un nouveau document dans Word, une page blanche, une demi page format A4 à l’écran, une île blanche dans la pièce sombre. Les volets sont tirés. L’été s’est installé brusquement. La météo a évoqué des alertes de canicule. Chacun se fabrique une île : une étendue de sol ferme émergée d’une manière durable dans les lumières blanches d’un immeuble, d’un pavillon, d’un camping, d’une plage, d’un jardin, d’un parc ou d’un cours du temps…
Et pour me rendre compte du phénomène, de cette recherche permanente de son île, de son îlot, il me faut sortir de moi, que je sois un instant une des quelconques dizaines, centaines, milliers d’îles… Et dans l’esprit encore embrumé par la sieste et la chaleur cernant les ouvertures de la maison paralysée, ma pensée en un atlas insondable m’embarque pour un périple sans fin… Et je deviens île flottante sur les océans, les mers, les fleuves, les rivières et tous les ruisseaux de la planète.
Toutefois, une île aujourd’hui disparue, introuvable dans les atlas, une île perdue flotte dans mon esprit : une étendue de terre ferme émergée d’une manière durable dans le jardin de ma grand’mère… Elle m’avait laissé construire un minuscule cabanon adossé au poulailler. Il devait ressembler à ces constructions des bidonvilles montées de bric et de broc, à partir de quelques matériaux de récupération : planches mal dégrossies, bouts de tôles ondulées, chutes de linoléum, tuiles ébréchées… Mais c’était mon île refuge dans l’océan de la vie déjà bourdonnante à mes yeux. Je refermais le portillon sommaire — quelques menues planches assemblées à l’aide de vieux clous, deux bandes de cuir faisant office de charnières — et je restais assis dans mon île, à écouter l’obscurité alors que je n’avais encore jamais vu la moindre île, le moindre îlot, ni la mer, ni l’océan… Les maigres bancs de sable dans le lit de la Loire m’étaient les seules étendues de terre ferme émergée connues mais pas toujours de manière durable : ces îlots parfois coiffés d’herbes folles, étaient nomades suivant les forces du courant et du débit des eaux du fleuve.
Depuis, j’ai touché quelques îles, les bretonnes surtout, de Batz à Houat, de Groix à Belle île, de Sein à Arz, d’Ouessant à Hoëdic, et aussi les Cyclades, Santorin, les Canaries, la Sicile, la Corse, Cuba…
Et MAYOTTE demain…
jeanPol
Juillet / Août 2010
***
UNE ÎLE…
Des plantes exotiques, comme on les aime ici.
Des forêts, bien de là-bas, celles-là.
Un bout de ciel, la lune, le soleil, tout pareil à ceux d'ici.
Des sentiers, des montagnes, des rivières, de-ci de-là.
Des senteurs, des couleurs, des saveurs
nouvelles
Des bruits, des étoffes
qui surprennent.
Un bout de terre, petit ou grand,
Indienne aux rivages de sable blanc,
Ils serpentent et longent l'océan, sans amertume,
Ceinture légère bordée d'une broderie d'écume.
C'est une île, petit confetti surgi des fonds marins.
Avec la barrière de corail pour écrin,
Entre Madagascar et le Mozambique,
Elle garde beaucoup de sa sœur l'Afrique.
Inconsciente de ses forces, elle offre ses appâts
Et s'apprête à tomber de Charybde en Scylla.
De ce pas, je m'en vais leur dire
Qu'avant de mal agir, il faudrait réfléchir...
demain, je m'envole,
loin de la métropole
pour Mayotte…
Malou, le 6 août 2010 - J-1
DÉPART
Un parasol terre de sienne brûlée
sous de gros tubes blancs
et derrière des vitres parfaites
des rectangles de bleu azur
L’aéroport Marseille Provence
semble siester à 16h47
ce 25 septembre 2010
seuls quelques enfants
s’agitent sur la moquette grise
Je viens d’enregistrer
mes cinquante huit kilos
de bagages et dans mon dos
me suivent dix kilos
Mon poids dans les deux valises
et les deux sacs à dos
avant mon envol
pour Mayotte via La Réunion
Une Grimbergen me désaltère
une douce clim’ m’ en ve lop pe
entre les sièges métalliques les enfants se poursuivent
et mes voisins sont comme suspendus
L’embarquement du vol UU 946
est prévu à la porte 11
à partir de 17h00
DÉPART à 18h30…
Je suis assis sur le siège 17H allée centrale côté couloir
dans le Boeing 777 de la compagnie Air Austral
jeanPol
25 septembre 2010
DES ÎLES…
DÉPART
Un
deux
trois
Partez !
J'y vais
OU
J'y vais pas ?
Attention au faux départ !
Qu'est-ce que je perds ?
Qu'est-ce que je gagne ?
Ce matin, je me suis levée de bonne heure
Ne dit-on pas que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ?
Et je suis partie
sur les routes
du monde
Comme un escargot, avec peu de choses sur le dos
mais l'âme pleine de désirs
désir de connaître
de découvrir
de rencontrer
de savourer
d'éprouver
ailleurs
loin
un premier saut
pour un plus grand bond
encore plus légère
encore plus loin
vers d'autres ailleurs
jusqu'à disparaître, me fondre, me dissoudre
petite particule dans l'univers
Malou – 5 novembre 2010 – Mayotte
vendredi 3 décembre 2010
Le "chalet florentin"…
Avant de quitter Nîmes,
Malou disait rêver d’une cabane
au fond des bois…
Tout juste arrivée
sur l’île de Mayotte,
elle a visité un "chalet"
au lieu dit FLORENCE
(commune de Dembéni),
au pied des MONTS BÉNARA
(point culminant de l’île à 660 m)
et là : coup de cœur !
Et nous voici
loin de la bruyante Mamoudzou,
au centre de de l'île aux parfums
sur la côte Est
où les baobabs magnifiques
sont de plus en plus présents
en allant vers le Sud
et tout près
d'un des plus beaux lagons du monde…
Ensemble, dans la joie de chaque instant,
nous réalisons un de nos rêves :
vivre dans une maison en bois,
sans vitre ni chauffage
(ni clim’, ni télé…),
dans la « jungle », sur une île…
Les oiseaux, les étoiles, la poésie
nous accompagnent
chaque jour, chaque nuit…
Libellés :
Loin de la Toscane,
loin des sommets enneigés…
mercredi 1 décembre 2010
La mangrove
Nous avons déambulé dans la mangrove de Poroani (sur la côte ouest, dans la baie de Bouéni) à marée basse bien sûr. La mangrove recouvre les 3/4 du rivage mahorais. Domaine protégé et vital à l'écosystème de l'île : sans elle, le lagon disparaît, elle le protège de la boue qui dévale lors des grosses pluies.
On y trouve SEPT sortes de PALÉTUVIERS et elle sert de nurserie : plus de 70% des poissons mettent leurs alevins à l'abri dans la mangrove où l'homme peut aussi se réfugier en cas d'ouragan ! On peut y voir le PÉRIOPHTALME : poisson atypique capable de respirer hors de l'eau d'utiliser ses nageoires pour avancer sur la terre ferme…
Voici trois points de vue de cette mangrove :
— un PALÉTUVIER À FLEURS en bord de mer, face à la houle ;
— les RACINES "ÉCHASSE" du palétuvier rouge ;
— les PNEUMATOPHORES (racines aériennes) qui retiennent la feuille de palétuvier.
Libellés :
Ici,
les palétuviers épousent les flots…
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