Malou et JeanPaul sont posés, depuis l'été 2010, sur l'île de Mayotte… Nous sommes installés dans un chalet situé à Florence près de Dembéni, au milieu de la végétation tropicale. Depuis ce confetti mahorais et son lagon, nous vous invitons à partager avec nous les lumières de l'Océan Indien…
La Beauté…
"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."
René Char
Feuillets d'Hypnos
***
"Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."
Gianni Celati
L'almanach du paradis
***
"La beauté n'est pas dans les choses,
elle est en nous
dans notre regard…"
François Cheng
Cinq méditations sur la beauté
lundi 31 octobre 2011
Avec LoLa dans le lagon…
Une journée dans le lagon commence tôt !
très tôt même pour un dimanche !!!
Debout à 6h 1/2 ; départ du chalet à 7 h 38 !
Temps idéal ! Lumineux ! Très lumineux !
Vent nord ouest mais nous allons sur la côte est !
Équipés de palmes, masque, tuba, chapeau,
crème solaire et de l'eau, beaucoup d'eau
du thé dans le thermos et l'appareil photo !
Arrivés au ponton de Mamoudzou à 8 h
embarquement à 8h 15 avec Mayotte Lagon
Nicolas est notre skippeur d'un jour
Direction la barrière de corail
Petite Terre et la Passe en S
à la recherche de dauphins !
Et ils sont là, ils sont là par dizaines des stenelles (à long bec), joueurs, ils nous regardent prendre un petit déjeuner sur le pont !
Plus loin ce seront des Tursiops (les fameux Flippers), les tachetés… Mise à l'eau pour aller danser avec eux : ils nous accueillent par leurs chants si étranges !
Plus au sud, une baleine à bosse avec son baleineau !
On les croyait toutes parties vers
l'Antarctique depuis quinze jours !!!
Non, elles attendaient la venue de LoLa !!! Et quel régal, une heure à jouer avec notre bateau ! Elles passent à 3 m de notre coquille de noix !
Dans la passe en S, nous nous amarrons à une bouée dans une "patate" : piscine naturelle tapissée de coraux et fleuris d'une myriade de poissons ! Plus loin c'est le tombant à l'îlot Banbo !
Pause déjeuner : excellent poulet coco sous un ciel plus nuageux ; les pluies des mangues s'annoncent…
Retour sous un crachin breton vers le ponton de Mamoudzou ! Quelle journée !
Merci LoLa ! Sans toi, nous ne serions pas sortis dans le lagon ce dernier dimanche d'octobre !
vendredi 28 octobre 2011
Douze ans au bord lagon…
ce matin sur cet îlot
tes yeux sont-ils plus bleus
pour peindre demain
dessiner ton chemin
ce jour sur cet îlot
confetti de l'Océan Indien
d'un très beau lagon ceint
ton regard est sans amarres
ces lumières sur cet îlot
de tous les soleils à venir
de tous les vents des horizons
illuminent ton visage par douzaine…
BEL ANNIVERSAIRE LOLA…
ton papyLLon
28 octobre 2011
Libellés :
Douze œufs pour le gâteau d'anniversaire…
lundi 24 octobre 2011
LoLa sur le confetti mahorais…
La machine volante s'est posée
ce lundi 24 octobre à 08 h 26 mn
sur la piste du frêle aéroport
de Dzaoudzi Pamandzi à Petite Terre
la température est déjà de 31° C
le vent est très faible à modéré
la lagon frémit de beauté cachée
le Bénara est de brumes drapé
LoLa Dune vient de Nice via Paris
découvrir ce confetti africain
à la dérive dans le Canal du Mozambique
cueillir quelques beautés insulaires…
un oiseau sans couleur et sans nom
un arbre sans feuille et sans fruit
une vague sans ride et sans bruit
des regards sans mot et sans pluie…
dimanche 23 octobre 2011
Le calvaire des baobabs : randonnée lecture
«Comme la vie peut être simple, agréable et douce ! Un peu de vent, un peu de pluie, beaucoup de soleil et beaucoup d'amour… et les oiseaux lunettes, les bulbuls, les moucherolles, les moineaux, les éperviers, les cardinaux, les ramiers, les corbeaux pies à poitrine blanche, les makis, le bruissement des feuilles des arbres… et la musique berçante de la mer, toute proche dans ce petit eden, bien à l'écart des bruits des conques… »
Début du chapitre 5 de
Le calvaire des baobabs
de Nassur ATTOUMANI
C'est par ces mots, que nous avons inauguré notre première randonnée lecture ! Retour dans la presqu'île de Bouéni ! C'est une de nos randonnées préférées ! Quatre heures de déambulations agrémentées de pauses lecture du premier roman de cet auteur mahorais. Avec Marie, nous avons lu quatre chapitres de ce roman situé dans la presqu'île de Bouéni, vers la fin des années 1940. Randonnée — entre champs de bananiers, traces de brûlis, padzas, restes de forêt primaire, premières orchidées — guidée par Chantal et Arnaud… (À suivre)
«Les mains tournées vers cet éternel ciel d'azur, le baobab massif écarquillait ses doigts osseux vers Allah.»
mardi 18 octobre 2011
Madagascar : Tana… Tuléar… La Nationale 7
Qui n’a jamais fait le voyage Tana/Tulear en descendant la Nationale 7, ne connaît pas vraiment Madagascar ! Sur plus de 1000 km, des hauts plateaux aux bords du Canal du Mozambique, sous le Tropique du Capricorne exactement, nous découvrons des paysages, rencontrons des enfants, beaucoup d’enfants, des hommes et des femmes courageux et dignes, et croisons des troupeaux de zébus, beaucoup de zébus…
En compagnie de Zhou (guide et chauffeur) et de sa Mitsubishi, pendant deux semaines, nous
roulons sur ce ruban de bitume parfois déchiré, sur des pistes poussiéreuses avant de faire halte dans des villages animés, dans des cirques de silence ou des lambeaux de forêt… En effet, la Grande Île (plus grande que la France !), l’Île Verte devient de plus en plus l’Île Rouge ! Cette perle de l’Océan Indien, riche de sa nature et de ses hommes, brûle lentement ! Les pratiques ancestrales du brûlis mangent un peu plus chaque jour les derniers hectares de la forêt primaire.
Deux semaines denses, d’émerveillement, de rencontres, de découvertes… Partis de la
capitale Tananarive (avec ses douze collines sacrées de l’Imerina), nous mettons le cap vers les Hautes Terres, l’épine dorsale de l’île. Ce sont les terres des groupes ethniques Merina et Betsileo mais aussi la région la plus froide de Madagascar : l’hiver austral flirte avec le zéro Celsius ! Très vite, en route vers Antsirabe (à plus de 1400 m d’altitude), Ambositra et Fianarantsoa pour admirer les rizières en terrasse sculpter les collines.
Le riz est la base de la nourriture de la population ; on le retrouve dans les deux plats nationaux : le romazava (bouillon à base de
viande de zébus et de brèdes) et le ravitoto (ragoût de porc mijoté avec des feuilles de manioc pilées)… Et surprise, fraises, carottes, choux sont vendus sur les bords de la route ; tout pousse à cette altitude tropicale : asperges, haricots, petits pois, tomates, abricots, pêches, poires, pommes et vigne… Et nous dégustons un excellent foie gras ! Plusieurs fois ! Et des écrevisses ! Quant au vin local, nous restons sur notre étonnement…
À Fianar, ville carrefour, nous quittons la RN7 pour descendre vers le Sud Est. Deux journées très particulières avec le célèbre
train FCE pour rejoindre Manakara sur la côte Est et le Canal des Pangalanes. 163,5 km en 12 h 15 mn !!! Lever à 5 h 30 pour un départ du train prévu à 7 h qui retrouve sa loco BB 242 de 1956 à 8 h 45 ! Mais quel voyage ! Loin du TGV climatisé et ravageur, nous paressons sur les pentes de théiers, de rizières avant de partager les beignets à la banane, aux brèdes, les nougatines et les bières THB rafraîchissantes… Le lendemain, dès l’aube avec Naëlle et Olivier, nous glissons sur le canal dans une pirogue avec Mosa et son équipage aux avirons… Rencontres avec les pêcheurs sur la plage avant de déguster
poissons et crustacés…
Retour vers les hauts plateaux. Depuis Manakara peuplée en majeur partie de l’ethnie Antemoro, nous rejoignons Ranomafana («eau chaude») et son parc national : grande diversité d’espèces animales (12 espèces de lémuriens) et végétales (des centaines d’espèces d’orchidées). Dans un décor de western, nous quittons la 7 pour 20 km de pistes en direction du massif de l’Andringitra : un monde minéral splendide nous accueille. Deux jours à Camp Catta, au pied de la falaise du Tsaranoro et du Karambony où vivent en liberté des
colonies de lémurs catta. Envie de rester dans cet univers de paix…
Nationale 7… Passage des légendaires portes du Sud et traversée du plateau de Horombe en direction de Ranohira et du Parc d’Isalo : le «Colorado malgache». Belle randonnée avec baignades dans les piscines naturelles et couchants à la Fenêtre de l’Isalo ! La plaine des baobabs et Sakaraha (plaque tournante du trafic de saphir) sont avalées avant de descendre sur Tulear, terminus de la RN7… Et nous avons encore des images et des visages et des lumières à partager… à découvrir dans un blog à venir…
« Ne faites pas de bruit, ne parlez pas :
vont explorer une forêt,
les yeux, le cœur, l’esprit, les songes… »
Jean-Joseph Rabearivelo (1901-1937)
Écrivain malgache
lundi 17 octobre 2011
Chère, très chère vie… à Mayotte !
Oui, la vie est chère à Mayotte ! Nous avons doublé notre budget alimentation depuis notre arrivée ! Pourtant nous mangeons plutôt local : fruits, légumes et poisson. Les Mahorais sont friands des mabawas (ailes de poulet) frits et de riz ! Et leurs revenus sont inférieurs à ceux de La Réunion où la bouteille de gaz coûte 20 € contre 32 € sur l'île où les parfums ont tourné au vinaigre ! Depuis la dernière semaine de septembre, la population de l'île fait grève et manifeste contre la cherté de la vie.
Ancien premier-vice président du conseil général de 1977 à 2001 et figure emblématique de la lutte pour Mayotte française, le Dr Martial Henry suit avec attention les manifestations qui secouent l’île depuis trois semaines maintenant.
Cette figure historique du combat des Mahorais pour la départementalisation se souvient qu’à l’époque de feu Younoussa Bamana : "Les prix étaient raison-
nables. Comment procédions-nous ? On aidait beaucoup les coopératives pour pouvoir mettre des outils au profit des produits de première nécessité et notamment l’alimentation. Le peu de moyens que nous avions à l’époque, nous l’orientions beaucoup plus vers l’aide à la production locale. (…) Le fait d’avoir aidé ces petits groupes, ces coopératives, a fait dégringoler les prix. Nous étions plus préoccupés par cela que d’envoyer les associations folkloriques – je n’ai rien contre ces associations – en Métropole ou à la Réunion. Il y avait des priorités. La priorité était l’éducation de nos enfants (écoles, collèges, lycées), la santé (dispensaires, PMI, CHM), les routes pour communiquer entre les 70 villages de Mayotte, l’agriculture et la pêche pour l’économie locale, afin que les gens les plus modestes puissent manger".
Il regrette que cette politique n’ait pas été pérennisée après son départ du CG en 2001, car "aujourd’hui, la multiplication des candidats aux élections fait que l’on se soucie uniquement de la compétition. Les gens sont plus préoccupés de savoir qui finira conseiller général, ou maire, ou député, ils sont plus centrés sur eux-mêmes que sur l’intérêt général". Pour apaiser les esprits, il préconise des prix comparables à ceux pratiqués à la Réunion pour les produits de première nécessité et un rapprochement rapide mais progressif des prestations sociales sur celles en vigueur dans les autres Dom, mais pas seulement : "Il faut que nous, les Mahorais, travaillions davantage pour que l’on puisse produire localement, que nous ne soyons pas trop dépendants de l’extérieur sur le plan des produits de première nécessité. Si nous mettons en marche une dynamique de production locale, cela permettrait de réduire le chômage. Le chômage est une plaie de notre société, il va falloir faire en sorte de le réduire et pas seulement par les prestations sociales, mais également par la création d’emplois".
Nous vous invitons à lire les articles consacrés à ce sujet sur le site :
http://www.mayottehebdo.com
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Un confetti peut-il devenir un pétard ?
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