La Beauté…

"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."

René Char
Feuillets d'Hypnos

                                             ***

                       "Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."

             Gianni Celati
L'almanach du paradis

                                                         ***


                                             "La beauté n'est pas dans les choses,
                                              elle est en nous
                                             dans notre regard…"

                                                                                   François Cheng
                                                                                    Cinq méditations sur la beauté

lundi 17 octobre 2011

Chère, très chère vie… à Mayotte !


Oui, la vie est chère à Mayotte ! Nous avons doublé notre budget alimentation depuis notre arrivée ! Pourtant nous mangeons plutôt local : fruits, légumes et poisson. Les Mahorais sont friands des mabawas (ailes de poulet) frits et de riz ! Et leurs revenus sont inférieurs à ceux de La Réunion où la bouteille de gaz coûte 20 € contre 32 € sur l'île où les parfums ont tourné au vinaigre ! Depuis la dernière semaine de septembre, la population de l'île fait grève et manifeste contre la cherté de la vie.

Ancien premier-vice président du conseil général de 1977 à 2001 et figure emblématique de la lutte pour Mayotte française, le Dr Martial Henry suit avec attention les manifestations qui secouent l’île depuis trois semaines maintenant.

Cette figure historique du combat des Mahorais pour la départementalisation se souvient qu’à l’époque de feu Younoussa Bamana : "Les prix étaient raison-
nables. Comment procédions-nous ? On aidait beaucoup les coopératives pour pouvoir mettre des outils au profit des produits de première nécessité et notamment l’alimentation. Le peu de moyens que nous avions à l’époque, nous l’orientions beaucoup plus vers l’aide à la production locale. (…) Le fait d’avoir aidé ces petits groupes, ces coopératives, a fait dégringoler les prix. Nous étions plus préoccupés par cela que d’envoyer les associations folkloriques – je n’ai rien contre ces associations – en Métropole ou à la Réunion. Il y avait des priorités. La priorité était l’éducation de nos enfants (écoles, collèges, lycées), la santé (dispensaires, PMI, CHM), les routes pour communiquer entre les 70 villages de Mayotte, l’agriculture et la pêche pour l’économie locale, afin que les gens les plus modestes puissent manger"
.

Il regrette que cette politique n’ait pas été pérennisée après son départ du CG en 2001, car "aujourd’hui, la multiplication des candidats aux élections fait que l’on se soucie uniquement de la compétition. Les gens sont plus préoccupés de savoir qui finira conseiller général, ou maire, ou député, ils sont plus centrés sur eux-mêmes que sur l’intérêt général". Pour apaiser les esprits, il préconise des prix comparables à ceux pratiqués à la Réunion pour les produits de première nécessité et un rapprochement rapide mais progressif des prestations sociales sur celles en vigueur dans les autres Dom, mais pas seulement : "Il faut que nous, les Mahorais, travaillions davantage pour que l’on puisse produire localement, que nous ne soyons pas trop dépendants de l’extérieur sur le plan des produits de première nécessité. Si nous mettons en marche une dynamique de production locale, cela permettrait de réduire le chômage. Le chômage est une plaie de notre société, il va falloir faire en sorte de le réduire et pas seulement par les prestations sociales, mais également par la création d’emplois".

Nous vous invitons à lire les articles consacrés à ce sujet sur le site :
http://www.mayottehebdo.com

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