La Beauté…

"Dans nos ténèbres,
il n'y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté."

René Char
Feuillets d'Hypnos

                                             ***

                       "Il ne faut pas jeter les rêves
parce qu'on n'a pas su les raconter,
il faut les façonner
jusqu'à ce qu'ils trouvent les mots
et l'auréole qui leur conviennent."

             Gianni Celati
L'almanach du paradis

                                                         ***


                                             "La beauté n'est pas dans les choses,
                                              elle est en nous
                                             dans notre regard…"

                                                                                   François Cheng
                                                                                    Cinq méditations sur la beauté

samedi 15 janvier 2011

L'île Rodrigues (25 dec 2010/1er jan 2011)







L’île Rodrigues ! 19° S / 63° E

La CENDRILLON DES MASCAREIGNES compte à peine 40 000 habitants, essentiellement créoles. Elle semble perdue au sein de son lagon deux fois plus grand qu’elle. 18 km de long sur 6,5 km de large. Notre nid — La Collinière, chez FiFi et Jacky et Camille leur fille — est situé au pied du MONT LIMON (398 m), le point culminant de l’île. Rodrigues, c’est un grand village, on voit l’Océan de partout ; à Maurice, nous avions loué une voiture, ici nous avons utilisé les bus qui sillonnent la campagne, loué un scooter rouge Ferrari et aussi marché d’une crique à l’autre ! Après Mayotte et sa végétation luxuriante, Maurice et sa soif de développement, Rodrigues déjà plus à l’est, se présente plus sauvage, plus aride et plus ventée.

« Pays pour le vent seulement. Les hommes, les végétaux, accrochés aux pentes arides, dans les creux des pierres basaltiques. Il y a un hors du temps, ici, à Rodrigues, qui effraie et tente à la fois… » J.M.G. Le Clézio, in Voyage à Rodrigues.
Le VENT nous a accueillis le premier jour et ne nous plus quittés ; c’est un vent musical, joueur avec les feuilles des vacaos et les aiguilles des filaos nombreux le long des plages. Et il nous a bercés chaque soir, dans le « nid d’aigle » après les dîners variés et goûteux (plats thaïs, tahitiens, rodriguais) préparés par Fifi. La table d’hôtes s’ouvre chaque soir avec le ti-punch de Jacky et se poursuit assez tard sous la varangue, à l’abri du vent.

Sur ces terres à la beauté minérale, point de grands sites ni de monuments ! Aussi, nous avons parcouru les routes étroites qui dévalent vers RIVIÈRE BANANE, BALADIROU et avons rencontré des RODRIGUAIS accueillants, souriants, courageux et amoureux de leur île. Et si les Mauriciens ont lutté pour se détacher du joug anglais — Maurice est indépendante depuis 1968 (Sir Seewosagur Ramgoolam devient le premier chef du nouvel État mauricien, ce docteur a rencontré Gandhi, Nehru, Tagore) et république depuis 1992 seulement —, les Rodriguais ont dû attendre l’an 2000 pour obtenir une autonomie et se dégager un peu de la tutelle mauricienne : leur première Assemblée régionale a été élue en 2002.

Et de nos déambulations entre Pointe Coton, Saint François, Trou d’Argent, Anse Bouteille, Anse Fémi, Graviers, Anse Mourouk, Baie aux Huîtres, Anse Quitor, nous gardons les SOURIRES de Marie Jeanne, Rose, Steeven, Florian, de l’hôte de la table Le Grand Lagon, des pêcheurs de la Baie Malgache et de la sortie à l’Île aux Cocos…

À l’ouest du lagon dans sa partie la plus large, deux langues de sable étroites : l’Île aux Sables et l’ÎLE AUX COCOS. Une heure trente de traversée pour atteindre l’Ïle aux «Œufs» puisque son nom est dû à la multitudes d’œufs. En effet, l’île étant Réserve naturelle, les nids et les oiseaux sont partout : atmosphère « Les Oiseaux » d’Hitchcock ! Le retour à marée basse s’effectue en partie à pied dans un lagon de moins de un mètre de profondeur (voir photo du 6 janvier).

Et puis, la veille de notre départ, nous avons appris que les autorités mauriciennes venaient de décider de « traîner le Royaume-Uni devant un tribunal international » afin de récupérer l’ARCHIPEL DES CHAGOS situé en plein centre de l’Océan Indien. Ces terres sont restées britanniques lors des négociations de 1968. Les « faux européens » que sont nos cousins anglais, se sont empressés de les louer aux États-Unis à des fins militaires.

Notre SAINT SYLVESTRE au COTTON BAY avec notre retour en SCOOTER DANS LA NUIT, SOUS UN DÉLUGE, fera l’objet d’un encart à droite…

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